Célébrer cet important anniversaire avec l’Institut Européen de Design – l’école avec laquelle je partage des passions et des projets depuis longtemps même si occasionnellement - et en travaillant avec un nouveau et fascinant partenaire, l’historique entreprise Icma de Mandello del Lario qui réalise des papiers merveilleux et parfaits pour la réalisation de mes rêves, c’est pour moi une précieuse expérience.

Pour ce projet, j’ai eu l’opportunité de visiter Icma et voir les couleurs, les surfaces et les gaufrages  de centaines de feuilles Sartorial Paper souvent inspirées par les matériaux de la ville – métaux, acier, cuivre, béton, gomme, bois, pierre – l’idée a été celle de reproduire ma ville, mon Milan qui au cours de ces dernières années n’a pas perdu son identité si rapidement pour nous couper le souffle, elle s’est trouvée à exhiber un nouveau profile dominant, un ligne d’horizon connue dans le monde entier.

On va construire une sorte de diorama, où les vieux profils anonymes des maisons historiques vont s’alterner dans les différents étages des bâtiments qui caractérisent depuis toujours la ville de Milan – La Madonnina du Dôme, la Tour Velasca, du Pirellone aux peu de hauts bâtiments, les tours du Château des  Sforza – et enfin aux nouveaux gratte-ciel dont les formes sont plus hasardées, tout comme dans une scène théâtrale.

Les étudiants qui participeront au workshop feront face à la réalisation des silhouettes des bâtiments milanais, certains anonymes, d’autres très connus : le papier sera toujours Icma Sartorial Paper.

Le défi sera de choisir ensemble les différentes juxtapositions des papiers afin de donner la vie à des intéressants détails architecturaux. Entrelacements et chevauchements de différents papiers qui seront en syntonie entre eux pour obtenir des effets de lumière, d’ombre, de mouvement et de tridimensionnalité. Les instruments seront des ciseaux, cutter, règles, équerres, colle et des photographies qui serviront d’inspiration.

Deux sculptures de vêtements réalisés par moi-même pour le workshop seront décorés avec les mêmes traitements: coupures et chevauchements, insertions et trous pour créer des détails précieux et des motifs originaux. L’homme représente le grand Milan des architectes et incarne la Tour Velasca, la femme avec ses courbes sinueuses sera le « nouveau », la Tour Hadid.

La scène sera enrichie par une sorte de jungle métropolitaine, fait par des fleurs et des feuilles extraterrestres, par des couleurs inhabituelles, qui seront comme un cadre du diorama de notre Milan « cousu à main ».

Le choix est dû à la pensée affectueuse envers ma ville, que je n’ai pas toujours aimée, mais que je ne changerais jamais avec d’autres, que j’aime quitter mais à laquelle j’aime revenir chaque fois. Depuis toujours j’observe avec attention les détails architecturaux et décoratifs des palais car ils me donnent l’inspiration pour les vêtements en papier. Les vêtements sont comme des immeubles habités. Les nouveaux gratte-ciel stimulent ma curiosité et enrichissent le bagage des idées. Le regard vole chaque fois plus haut.

Cette collaboration est un hommage à cette ville pour les artistes et architectes, la maison des architectes, la Triennale, est plongée dans le vert du Parc, qui dû à mon particulier amour pour la science-fiction me porte à penser qu’un jour pourra être violet, bleu clair ou bleu foncé…avec l’imagination, quelques feuilles de papier et une paire de ciseaux tout est possible. Les miens sont des rêves, habillés en papier.

Caterina Crepax

C’est de son père Guido Crepax, le célèbre créateur de Valentina et dessinateur de bandes dessinées, qu’elle hérite son gène artistique et qui deviendra ensuite totalement sien quand elle en s’engagera dans la recherche et l’expérimentation créative avec les différents matériaux.

Ses instruments sont depuis toujours les ciseaux et les mains qui effectuent des gestes constructifs comme couper, assembler, plier, froisser, enrouler et tresser. Son inspiration est guidée par les détails précieux récoltés dans la nature, dans le monde végétal et animal, dans l’architecture, dans le design. L’inspiration vient aussi de la sculpture e de la peinture, du monde ancien et de l’espace.  Tout est observé avec attention afin de capter la première ligne qui sera réélaborée par la fantaisie, transformée par jeu et restituée à la réalité sous une identité inattendue.

Elle travaille comme artiste, réalise des sculptures, des éléments portés dans les défilés et spectacles théâtraux, des équipements scénographiques pour des expositions et évènements, elle suit aussi les projets spéciaux dans les écoles de mode et design. Caterina collabore avec des scénographes, photographes et artistes visuels. Architecte d’intérieur de formation, elle a choisi le papier comme matériel avec lequel « sculpter » des vêtements somptueux plein de détails surprenants, des objets du désir raffinés qui comme des sculptures envahissent l’espace et amènent le regard à explorer les surfaces en appréciant les volumes.

Caterina Crepax s’occupe avec sa famille de l’Archive Crepax, avec toujours des nouvelles initiatives tout autour du monde.

Pour la contacter : www.catcrepaxpaperart.com